Démarrer un suivi en art-thérapie peut naître du seul besoin de créer, de s’exprimer ou tout simplement l’envie ou la curiosité. De manière générale, ce sont plutôt les personnes connaissant la pratique des arts plastiques qui s’orientent vers ce genre de psychothérapie. Evidemment l’art-thérapie ne s’adressent pas uniquement à ces personnes, et déploie tout un panel de visées thérapeutiques.
Voici un peu plus de détails concernant les différents « objectifs » ou raison pour laquelle une personne peut démarrer un suivi.
Exprimer un vécu autrement que par la parole
Régulièrement, on entend qu’une personne avait arrêté un suivi thérapeutique par la parole (psychologue, psychiatre, psychanalyste) car elle n’était pas à l’aise avec le parlé. Pour beaucoup, certaines choses sont trop difficiles à dire, ou à assimiler, ce qui englue parfois le suivi mis en place. Dans ce cas, commencer à faire de l’art-thérapie peut être complémentaire avec d’autres thérapies, pour débloquer la parole en passant par le dessin.
En effet, une personne, face à la difficulté à affronter l’indicible va sans aucun doute être plus à l’aise avec le fait de mettre sa problématique à distance par le biais d’un dessin, d’une peinture ou d’un texte. La personne aura ensuite un temps de parole avec l’art-thérapeute pour mettre du sens sur sa création.
L’art-thérapie a des visées thérapeutiques et ainsi est complémentaire avec une psychothérapie ou psychanalyse. Il est en revanche tout à fait possible de commencer un suivi d’art-thérapie même si aucun travail psychique ou thérapies n’ont été commencées avant.
Se recentrer sur ses besoins
Au début de la séance, l’art-thérapeute pose des questions sur la vie de la personne. Comment va-t-elle ? Que s’est-il passé depuis la dernière séance ? Grâce à ce petit entretien d’environ vingt à trente minutes, l’art-thérapeute va donner un thème sur le sujet qui ressort de cet échange : un problème de sommeil, conflit familiale ou peut-être des pensées angoissantes, etc…
Ce thème sera en lien avec l’entretien mais passe par le jeu : le thème peut être une phrase d’un poème, un exercice de construction 3D avec des objets divers, de l’argile, la création de personnages, de l’écrit, etc. Le tout en un temps donné qui est précisé avant le moment de création.
Devant une problématique, la personne accueillie en art-thérapie va, grâce au thème, trouver peu à peu des réponses au sein de sa création en l’analysant avec l’aide de l’art-thérapeute. Ainsi, les nœuds source de conflit seront-ils dénoués au fil des séances.
Se sentir valorisé à travers la créativité
La création réveille beaucoup de choses au sein de la psyché. Le but d’une séance n’est pas de faire quelque chose de beau, de se baser uniquement sur l’esthétisme. L’art-thérapie s’adresse aussi (surtout ?) aux personnes qui n’ont jamais touché un pinceau de leur vie, où qui ne savent pas dessiner. J’entends souvent « Je n’étais pas bon en dessin à l’école ». Tant mieux, nous ne sommes pas à l’école, et de plus vous ne serez jamais jugé ou noté sur votre dessin. Le temps de création est assez court, car la séance dure 1h30 en comprenant l’entretien du début. Alors il faut créer vite, sans trop réfléchir, juste en s’y jetant. On ne fait pas de chef d’œuvre en une heure, et ce n’est pas ce qui est demandé.
Ce que l’art-thérapeute attend, c’est que l’on réponde au thème donné, de la manière que l’on veut/ peut. L’objectif est de se concentrer sur le sens que l’on donne à son dessin, sa peinture, son écrit. Cela va apporter beaucoup de satisfaction à la personne. Être fier de sa création parce qu’elle à un sens spécial et propre à soi, que demander de mieux ? Avancer sur soi, mieux se comprendre apporte du mieux-être. Cela est une des visées les plus importantes en art-thérapie.
Oser, prendre confiance
Au fil des séances, la personne accueillie en art-thérapie obtient une certaine fluidité face à ses créations: les barrières que l’on pouvait avoir face à la créativité commencent à se lever. On comprend que la création est réussie si on y met du sens, et seulement à ce moment là, on prend la liberté d’y ajouter un peu d’esthétique car on devient à l’aise avec les outils employés. Il est maintenant temps de tester, essayer, oser de nouvelles choses créatives en séance, et cela se répercute dans les agissements que l’on peut avoir dans la vie de tous les jours. Finalement, l’art-thérapie aide à reconnecter la personne avec ce qu’elle ressent et aide à identifier et même gérer certains ressentis. Oser parler par exemple, dire ses émotions à son entourage, cela amène forcément un vent nouveau !
Chaque personne a des besoins différents, et l’art-thérapeute est là pour mettre en place un cadre thérapeutique adapté. Au sein de ce cadre, la personne se sentira en confiance et réussira ainsi à s’ouvrir. La page blanche devant elle sera comme celle de son histoire qu’elle commencera à mettre en mots, et sans oublier d’y mettre de la couleur !
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